Serment du Jeu de paume, le 20 juin 1789
David, Jacques-Louis, né en 1748 à Paris, décédé en 1825 à Bruxelles
Œuvre emblématique de la période révolutionnaire, cette représentation historique illustre un moment clé de 1789 : « l’année sans pareille ». Alors que les états généraux sont rassemblés à Versailles depuis leur convocation le 5 mai, les débats piétinent autour d’un enjeu essentiel : celui de la délibération par ordre ou par tête. Bientôt, les élus du tiers état se constituent en Assemblée nationale et sont rejoints par la majorité de ceux du clergé, puis par une minorité très active de gentilshommes. Réunis dans une salle de jeu de paume proche du palais royal suite à une interdiction de siéger, les députés de la Nation jurent solennellement de ne pas se séparer avant d’avoir établi une Constitution. Le serment, lu par le président de l’Assemblée Jean-Sylvain Bailly, est signé par tous les représentants sauf un, dont on respecta la liberté d’opinion. Les acteurs, dont aucun ne tourne le dos, semblent jouer leur rôle comme sur une scène de théâtre. Mais il s’agit, ici, du théâtre de l’Histoire.
La toile de David reste inachevée. Le tableau de Carnavalet reproduit sans doute un lavis de l’artiste, dont on connaît également une autre ébauche à Versailles ou des dessins préparatoires.