
Lors des expositions universelles de 1889 et de 1900, l'avenue de Suffren regroupait un véritable kaléidoscope d'attractions. Une "rage de rétrospectivité" accorda la primauté aux réédifications grandeur nature de monuments en général renommés pour leurs souvenirs tragiques. Le petit Châtelet, la Bastille, la Tour de Nesle, la Cour des Miracles se trouvèrent promus au rang de "Leçons d'Histoire de France et de distractions instructives pour les enfants" (Guide du Figaro). Et pour se remettre des frayeurs engendrées par les évocations réalistes de procès célèbres ou du vertige ressenti dans la Grande Roue, le visiteur pouvait se désaltérer dans de pittoresques auberges ou applaudir les artistes se produisant dans de petits théâtres aménagés pour la circonstance.
Très harmonieuse dans sa présentation et son parti décoratif, cette affiche propose, à côté d'une vue générale du quartier reconstitué et de la Grande Roue, une synthèse des monuments typiques construits pour les expositions universelles précédentes.