Jeu intitulé "Jeu du nouveau Paris avec monuments mobiles et surprise", réalisé pour l’Exposition universelle à Paris
Imprimerie-lithographie H. Jannin, 11, rue des Bernardins (début d’activité en 1839), et typographie Walder, 44, rue Bonaparte 1867
Le musée Carnavalet conserve un jeu de société en carton, assez extraordinaire, édité peut-être à l’occasion de l’Exposition universelle de 1867 qui présentait des « Jeux nouveaux cartonnés ». Le plateau de jeu reproduit le plan du Paris haussmannien sur lequel les principaux monuments, anciens et nouveaux, sont à restituer.
Les joueurs sont ainsi invités à « édifier » sur le plan de Paris, 57 architectures comme la gare du chemin de fer de Lyon, le Palais du Tribunal de Commerce, l’hôtel de ville, le Palais des Tuileries ou Saint-Étienne-Du-Mont… Les bâtiments miniatures, stylisés et en trois dimensions, prennent place au fil de la partie sur le plan imprimé. L’identité du bâtiment dépend ainsi de son implantation : les traditionnels jeux de l’oie des monuments parisiens en vogue sous Napoléon Ier et la Restauration s’adressent au promeneur, identifient les monuments comme autant d’icônes. En revanche, dans le jeu du Nouveau Paris, le joueur devient concepteur urbain.
Le Paris haussmannien s’échafaude au gré des parties. Un joueur est autorisé à poser son édifice sur le plan dans la mesure où il peut restituer et raconter aux autres joueurs l’histoire de chaque construction. Pour gagner, le participant rebâtit Paris avec le plus de dextérité possible.
Promis à une large diffusion (la règle du jeu figure en quatre langues), le processus architectural que les joueurs s’approprient ainsi légitime et glorifie la succession des règnes bâtisseurs jusqu’à celui de l’Empereur Napoléon III.