
Après six jours de soulèvement armé, le 25 août 1944, le général de Gaulle entra dans Paris et prononça à l’Hôtel de ville un discours mémorable : « Nous sommes ici. Nous sommes ici chez nous dans Paris levé, debout pour se libérer et qui a su le faire de ses mains. Non, nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des minutes, nous le sentons tous, qui dépassent chacune de nos pauvres vies. Paris, Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé mais Paris libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l’appui et le concours de la France tout entière : c’est-à-dire de la France qui se bat. C’est-à-dire de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle. »
La pièce autographe conservée à Carnavalet, datée du 25 août, reprend les termes du discours presque mot pour mot. Elle a dû être écrite par le général a posteriori, sans doute pour être présentée, comme souvenir de cette allocution, à l’exposition consacrée à la libération de Paris qui s’ouvrit au musée en novembre 1944.