
Fondé antérieurement au Xe siècle, l'Hôtel-Dieu, construit sur la rive sud de l'île de la Cité, avait été, à plusieurs reprises, reconstruit, agrandi et augmenté d'une galerie sur la Seine et d'un bâtiment sur la rive gauche. On aperçoit ici les "cagnards", qui servaient à la fois de débarcadère depuis la Seine, de déversoir des eaux usées et de lavoir pour le linge de l'hospice.
L'œuvre hospitalière du baron Haussmann, qui appartient à la restructuration de Paris, est importante, même si il n'y eu qu'une seule vraie création, celle de l'hôpital Tenon, à Ménilmontant. Mais les reconstructions furent nombreuses, à commencer par celle de l'Hôtel-Dieu qui n'allait pas sans poser de problèmes. L'état de vétusté et d'insalubrité du doyen des établissements hospitaliers de Paris n'était un secret pour personne. Mais fallait-il, comme cela avait été proposé depuis le XVIIIe siècle, le déplacer aux limites de Paris, pour y éviter la propagation des épidémies et les risques d'incendie, ou le reconstruire en plein centre de la ville, où il rendait les plus grands services ? Napoléon III, contre l'avis d'Haussmann, imposa la seconde solution. Simplement, le nouvel Hôtel-Dieu serait construit au nord de l'île de la Cité, à l'emplacement du vieux quartier des Ursins, impitoyablement détruit. L'architecte Gilbert proposa d'abord un projet de style gothique que l'Empereur rejeta, et réalise finalement, entre 1864 et 1877, un bâtiment néo-renaissance de trois étages et six cents lits, au lieu des quatre étages de huit cents lits qu'aurait voulus le préfet.