Acquisitions récentes

François Jean Garneray, « Le cortège du baptême du Roi de Rome »

Noël Quillerier, « La Conférence de Louis XI avec saint François de Paule »

Récemment acquis, le panneau peint « La Conférence de Louis XI avec saint François de Paule » de Noël Quillerier rejoint l’importante collection de décors parisiens du XVIIe siècle du musée.

Un élément de décor du couvent des Minimes de la place Royale 

Ce panneau provenant du couvent des Minimes, situé à proximité de la place Royale, enrichit la collection du musée consacrée aux éléments de boiseries, panneaux et lambris du XVIIe siècle qui documentent l’évolution du goût dans et l’art d’habiter au XVIIe siècle à Paris.

Eglise des Minimes de la Place Royale

L’ordre mendiant des Minimes est créé au XVe siècle par saint François de Paule (1416-1517). L’ermite François de Paule fut une des figures les plus marquantes de la vie religieuse du XVème siècle. Fondateur de l’ordre à 19 ans, il se vit accorder leur reconnaissance pontificale en 1474. 
La communauté se signalait par une importante activité prédicatrice et un fort engagement dans la vie pastorale. À Paris et dans ses environs, les Minimes possédaient au XVIIe siècle trois couvents. Le plus ancien se trouvait à Passy (1493), ensuite venait le couvent de Vincennes (1585-1588) et enfin celui de Paris. Ce dernier, fondé en 1610-1611 près de la place Royale, fut le véritable centre de la communauté. 
En 1629, l’édifice est presque achevé, seule sa façade reste à bâtir . Celle-ci, confiée en 1657 à François Mansart, sera terminée par Pierre Thévenot entre 1672 et 1677.  En ce qui concerne les peintures qui ornent l'intérieur, les descriptions anciennes et les inventaires révolutionnaires témoignent d'une grande abondance de beaux tableaux, exécutés essentiellement dans les années 1630 et 1640.

Un panneau dédié au fondateur de l’ordre des Minimes, Saint François de Paule

La première chapelle située à droite du maître-autel, concédée au prince de Condé en 1637, était dédiée au fondateur de l'ordre, Saint François de Paule. La commande de la décoration de cette chapelle est passée à Simon Vouet, peu de temps avant la mort de ce dernier en 1649. Alors que Vouet terminait le retable, un marché est passé le 20 mai 1648 entre l'un de ses proches, Noël Quillerier (1594-1669) et Henri d’Orléans, duc de Longueville, précisant le détail du reste de la décoration. 
En face du retable se situait un grand paysage animé d'une scène de l’histoire du fondateur de l’ordre. Les miracles qu’on lui attribue alors expliquent l’empressement de Louis XI à le rencontrer. Après la mort du roi le 30 août 1483, Saint François de Paule resta en France, où il fut protégé par Charles VIII, et mourut dans le monastère qu’il avait fondé à Plessis-les-Tours. Le reste des murs de la chapelle était couvert de lambris où étaient disposés neuf panneaux de la vie de François de Paule : Saint François faisant construire un temple (Toulouse, Musée des Augustins); Saint François ressuscitant un mort ; Saint François sauvant ses disciples du naufrage ; Saint François reçu par le pape ; L’Ascension de saint François ; Oraison de saint François ; Conférence de Louis XI avec saint François ; La Dernière Communion du saint ; La Mort de saint François. 
 

Noël Quillerier, La Conférence de Louis XI avec saint François de Paule © Maison Osenat
Noël Quillerier, La Conférence de Louis XI avec saint François de Paule
© Maison Osenat

Date : vers 1650
Matériaux et techniques : Huile sur panneau
Dimensions : H. 93,5 x L. 47 cm
Mode d'acquisition : Achat en vente publique en 2023 avec le soutien de la Fontation La Marck
 

François Jean Garneray, « Le Cortège du baptême du Roi de Rome »

Un événement historique

Présenté au Salon parmi des « vues d’intérieur d’appartement », Le Cortège du baptême du Roi de Rome rend compte d’un épisode dynastique majeur : le baptême du fils de l'Empereur le 9 juin 1811. Garneray choisit de représenter le cortège à son aller. Partie du Jardin des Tuileries, la procession débouche au début du boulevard de la Madeleine avant de gagner le boulevard Saint-Denis et la place du Châtelet pour rejoindre Notre-Dame.

Sur le tableau, vu depuis la rue des Capucines, le cortège est précisément en train de défiler sur le boulevard de la Madeleine. La cérémonie, inspirée de celle du baptême de Louis Joseph, premier dauphin de Louis XVI, est strictement définie par un programme annoncé dans la presse et exécutée par le comte Louis-Philippe de Ségur (1753-1830), et par le comte Nicolas Frochot (1761-1826), conseiller d’État et préfet de la Seine.

Un Paris pittoresque

François Jean Garneray, à l’instar d’artistes comme Canella, Boilly ou Isabey, livre ici une vision animée du Paris élégant, aristocratique et à la mode des Grands Boulevards sous le Premier Empire. Cette œuvre offre un précieux témoignage des hôtels de la rue de Caumartin, détruits ou modifiés depuis.

Derrière cette peinture d’un évènement officiel, dont le musée ne possède encore aucune représentation, l’artiste donne vie à toute une population en liesse, on notera la présence d’un marchand de coco ainsi que d’une curieuse loge rouge dans laquelle des spectateurs assistent au spectacle. La variété des costumes, des attitudes et l’attention portée à certains détails comme l’ornementation des hôtels ou encore la forêt de cheminées qui les surplombe font de ce tableau une scène parisienne extrêmement vivante.

Trois chefs-d’œuvre de l'architecte André Aubert

Parmi la trentaine d’hôtels édifiés par l'architecte dans ce quartier en plein urbanisation à la fin du 18e siècle, figure l’Hôtel Marin-Delahaye situé à l’angle de la rue de Caumartin et du boulevard de la Madeleine. Elevé en 1779 pour le fermier-général Charles Marin-Delahaye, il est successivement habité par Radix de Sainte-Foix, surintendant des Finances du Comte d’Artois, puis par Mirabeau en 1789.

En face, l’hôtel d’Aumont, également élevé par Aubert, présente une façade identique en rotonde dotée des mêmes ornementations (figures en demi-reliefs, putti, médaillons, cornets, castagnettes). Il est habité à partir de 1785 par le maréchal d’Aumont, duc et pair de France, qui rallie la Révolution et reçoit en récompense le commandement de la garde nationale. Ensuite acquis par Dominique Le Noir, l’hôtel est vendu en 1808 à Jean-Joseph Dubois-Foucou, dentiste de Napoléon Ier, Louis XVIII et Charles X et père d’Alexandre Jean-Baptiste Dubois de l’Estang, conseiller référendaire.

Le troisième hôtel, visible au premier plan du tableau est l’Hôtel de la Colonnade. Il se trouve aujourd'hui au croisement du n°43, boulevard des Capucines et des n°22-24, rue des Capucines. Cet hôtel a été construit en 1726 pour Legendre d’Armini, directeur de la compagnie de Saint-Domingue et beau-frère d’Ambroise Crozat. Le général Napoléon Bonaparte y habite momentanément, lors de sa nomination en tant que général commandant l’armée de l’Intérieur en octobre 1795 jusqu’à son mariage avec Joséphine de Beauharnais en mars 1796. En 1807, il devient la propriété du maréchal Berthier, prince de Wagram et Intendant de Paris, et est alors désigné soit en tant qu’« Hôtel Berthier » soit comme « Hôtel de Wagram ». Une grande partie de cet hôtel particulier est détruite dans les années 1850.

Sur le tableau, Garneray s’attarde à montrer le luxe avec lequel des tapisseries sont tendues sur la façade, dont la porte est surveillée par des grenadiers de la Garde.

François Jean Garneray (1755 - 1837)

Élève de David dès 1782, François Jean Garneray se présente d’abord comme « peintre en miniature » avant la Révolution et expose régulièrement au Salon entre 1791 et 1835. Cette première spécialité marque toute sa carrière, lui valant l’emploi de dessinateur à l’Académie royale de musique.

Très marqué à ses débuts par la manière de son maître, il s’en éloigne progressivement pour aller vers une touche plus douce et moins épique, s’illustrant pendant la Révolution par des portraits d'acteurs politiques, parmi lesquels Marat et Jean Jacob, musée Lambinet (Versailles) et « Louis-Michel Le Peletier de Saint Fargeau (1760-1793), conventionnel, "martyr de la Liberté" », c.1793 au musée Carnavalet.

Ces tableaux sont diffusés par la gravure grâce aux estampes en couleur de Pierre-Michel Alix. A la Restauration, Garneray se tourne vers des peintures dans le goût troubadour, contre l’enseignement et l’appréciation de David. En parallèle de la peinture d’histoire et des portraits, le peintre affectionne, durant toute sa carrière, les scènes familières et intimistes dont le musée Carnavalet conserve un témoignage : La partie de trictrac, c.1780.

Date : 1812
Matériaux et techniques : Huile sur panneau
Dimensions : H. 43 x L. 55 cm
Marques et inscriptions : Signé, Garnerey f.1812"
Mode d'acquisition : Achat de gré à gré 2022
Cette œuvre n'est pas exposée actuellement
 

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Le musée Carnavalet regorge d’objets de toutes sortes, qui, parce qu’ils sont petits, peuvent passer inaperçus. La tisanière-veilleuse exposée dans la salle Paris 1800-1848 ne fait pas exception à cette règle. Cet objet richement décoré et en partie doré à l’or fin, contient, sur l’une des trois faces de sa base, une peinture surprenante. On y voit une femme en pantalon au moment des journées révolutionnaires de juillet 1830 à Paris. Même si, à nos yeux, cette représentation (une femme révolutionnaire vêtue de cette manière) n’a rien de scandaleux, faire ce choix à ce moment-là de l’histoire est extrêmement rare. Les petits objets offrent peut-être des espaces de liberté esthétique et politique que certaines peintures d’histoire n’offrent pas...

Rencontre avec Catherine Tambrun, attachée de conservation au sein du Département des collections du musée Carnavalet – Histoire de Paris, co-commissaire de l'exposition "Parisiennes, citoyennes !" (octobre 2022-janvier 2023)

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Lieu : Rendez-vous au niveau de l’accueil billetterie pour le début de la visite

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En vous inspirant du projet de médaille à partager de Philippe Starck pour les Jeux Olympiques de 2024, créez à plusieurs votre propre médaille parisienne. Après la découverte des monuments et symboles parisiens dans les œuvres du musée, choisissez ceux qui orneront la médaille de votre équipe.

Durée : 1h30 (45 minutes visite, 45 minutes atelier)

Plein tarif : 10 euros

Tarif réduit : 8 euros

Lieu : Musée Carnavalet - Histoire de Paris
23 rue de sévigné
75003

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C’est à Paris que se tiennent les grands événements de la Révolution française, dont le musée Carnavalet conserve la plus ancienne et la plus importante collection au monde. Au fil des salles, objets, sculptures, peintures, dessins, racontent de façon vivante cette période essentielle de l’histoire de Paris, de la France et du monde.

Durée : 1h30

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